

Barthélemy Peyta, né à Argelès-Gazost, débute comme marmiton avant de gravir les échelons dans l'industrie hôtelière. Sa vision audacieuse le conduit à investir dans l'hôtellerie à Biarritz en 1882. En moins de deux ans, il érige le Continental, un palace somptueux avec 150 chambres, des installations luxueuses et une cuisine renommée. Son charisme et son professionnalisme attirent une clientèle prestigieuse, dont la princesse Yourievski et la haute société anglaise.
En 1892, des annexes sont créées, avec remises, écuries et dépendances près du tennis. Dès 1896, l'électricité illumine toutes les pièces et on installe un ascenseur, une cabine téléphonique et le chauffage central. L’aristocratie européenne afflue.
Les années suivantes sont marquées par des événements de grande ampleur et des fêtes éblouissantes. Mais Peyta ne se repose pas pour autant sur ses lauriers. Il étend ses possessions, accumulant des terrains et des propriétés pour consolider son empire hôtelier.
Après sa mort en 1907, son fils Paul assure la continuité de l'hôtel. Il accueille des hôtes de marque, dont la princesse Louise, fille de la reine Victoria, accompagnée de son époux, sir Henry Campbell-Bannerman, chef du parti libéral et Premier ministre anglais.
Au printemps 1914, avec la menace d’une guerre, la belle clientèle se raréfie, et dès septembre, l’hôtel est transformé en hôpital jusqu’en novembre 1915.
En 1918, le Continental reçoit une clientèle espagnole distinguée, grâce à l’attachement du roi Alphonse XIII pour la ville. Mais les temps sont durs et Paul Peyta lutte pour maintenir l'entreprise familiale. En vain. La Société de l'hôtel Continental, créée en 1920, achète les fonds de commerce de l’hôtel et du restaurant.
La crise économique de 1929 achève tous les espoirs, et Paul assiste impuissant à l'effondrement de l'entreprise fondée par son père. Sa santé décline alors rapidement et il décède le 28 mars 1934. L’hôtel et ses annexes sont vendus peu après par ses sœurs à un avoué de Bayonne.
Jusqu’à la guerre, le Continental reste vide. D’abord transformé en hôpital militaire, il est occupé par les Allemands entre 1941 et 1944. Deux ans plus tard, il est converti en appartements.
Aujourd'hui, l’ancien hôtel, renommé « Résidence Palais Continental », rappelle encore par son passé glorieux une époque où l'élégance et le luxe régnaient en maîtres à Biarritz.